1. Les gravures du passé
L’hiver était arrivé et nous étions de retour à Sanctum ; maman aurait finalement bien aimé qu’un de ses « maudits mages » viennent réchauffer la demeure familiale. Grand-père jurai qu’on n’avait pas vu si grand froid depuis des siècles.
Maman acquiesçait, impassible, resservant un peu plus de soupe dans nos assiettes.
Plus de trois fois dans l’hiver, nous n’avions pu nous rendre à l’école. La tempête et la neige dehors empêchaient quiconque de sortir. Nous restions alors bien au chaud, maman nous faisait la lecture le matin et nous passions l’après-midi dans nos chambres, à contempler cette pluie soyeuse par la fenêtre, ou à chercher quelques bêtises à faire.
Une de ces journées, Izharea m’appela au grenier. Elle avait découvert un cahier de gravures.
Celles-ci représentaient la maison de l’oncle Ruthvald, lorsqu’il l’avait achetée. On le voyait poser, l’air satisfait, devant le la grande grille du jardin, puis les images se rapprochaient pour enfin distinguer la demeure.
La bâtisse avait bien changé depuis cette époque. Bien que l’aspect extérieur n’ait subit que peu de travaux, certaines pièces avaient complètement été revues.
Le salon semblait avoir doublé, et les trois chambres qu’on distinguait en haut s’étaient multipliées. On y trouvait à présente, en plus des trois chambres, une salle de bain et une sorte de boudoir où s’entassait les affaires de tante Geidda.
Sur une gravure représentant le salon d’origine, Izharea me fit remarquer une petite porte, qui n’existait plus aujourd’hui. Celle-ci, bien trop petite pour qu’on puisse à passer debout avait dû être murée lui assurais-je. Pourtant, si l’explication semblait bonne, ma sœur m’indiqua qu’aucune autre représentation de la maison de laissait entrevoir cette porte ou ce sur quoi elle débouchait.
« Il fallait pourtant bien qu’elle mène quelques part ! » s’exclamait Izharea.
Une loupe nous aida à distinguer les minuscules détails de la fameuse porte. Quelques bas-reliefs l’ornaient, représentant des scènes de chasses, et d’étranges animaux. En son centre, la lettre A apparaissait. Grand-père finirai d’éclaircir le mystère.
« La maison appartenait à la famille Alenddra ! Du moins, ce sont eux qui l’ont fait construire, car ils n’eurent pas le temps d’y habiter. Il l’ont revendu presque immédiatement à Ruthvald.»
Du reste, grand-père ne put nous apporter plus de précisions sur cette famille, mais le peu qu’il savait suffit à piquer notre curiosité d’enfants.
L’été suivant, nous trouverions cette porte et découvririons ses secrets.